vendredi 11 juin 2010

Dans le contexte actuel, le milliardaire Soros prend position contre les restrictions budgétaires des gouvernements

Prévisions : La crise, acte 2 | Radio-Canada.ca: - Cette présentation de la conférence de Soros ne rend pas justice à ses idées de fond claires et bien structurées. Si vous comprenez l'anglais, vous pouvez retrouver le vidéo de la conférence sur la page de Bloomberg traitant de cette conférence: Soros Says ‘We Have Just Entered Act II’ of Crisis. Le lien direct vers la conférence est Soros Speaks (NB: les vidéos de Bloomberg prennent parfois un peu de temps avant de débuter).

Voir dans les paragraphes qui suivent mon propre résumé du début de sa conférence. Celle-ci est un plaidoyer en faveur d'une approche keynésienne face à la crise qui n'est pas encore résolue et un résumé des idées de son livre «The alchemy of finance». Prenez note que M. Soros est un spéculateur financier qui se présente sous un angle humaniste mais avec de multiples facettes contradictoires.Ses discours valent la peine d'être écoutés car ils contiennent plusieurs éléments instructifs, surtout lorsque l'on sait qu'ils originent d'un «insider», de quelqu'un qui connait le milieu concret de la finance.

Résumé: Le crédit des États (le crédit «souverain») est allé à la rescousse des marchés financiers en crise. Les gouvernements ont été obligés d'infuser du crédit supplémentaire dans le système financier. C'était une nécessité à court terme pour empêcher son effondrement. Cela était nécessaire à court terme même si à long terme cela crée une augmentation du crédit qui est à la source même du problème. La manoeuvre a bien fonctionné et a permis au système financier de se rétablir.

Certains financiers voudraient maintenant retourner immédiatement à leurs affaires courantes comme avant la crise. Mais la crise est loin d'être réglée. La demande n'a pas pris assez de vigueur et n'est pas revenue à un état de stabilité suffisante. On est entré dans une deuxième phase où le marché financier a perdu confiance dans le crédit «souverain» et réclame des mesures d'austérité budgétaire aux gouvernements. Cela rappelle étrangement les années 1930. Keynes nous a pourtant enseigné à se servir des déficits budgétaires en période de crise de la demande pour générer une demande «contra-cyclique». Des mesures d'austérité budgétaire risquent aujourd'hui de plonger l'économie dans un deuxième creux de crise comme cela s'est passé durant les années 1930.

Il est important de noter que la crise actuelle n'est pas seulement une crise du marché, mais aussi une crise de régulation, et surtout une crise des dogmes en vigueur concernant le marché. Les marchés financiers ne tendent pas nécessairement vers l'équilibre comme le prétend la théorie économique en vigueur. Ils peuvent créer des bulles financières qui s'éloignent de plus en plus d'un point d'équilibre par un mécanisme de renforcement positif répété. Garder les bulles financières à l'intérieur de certaines balises doit être un objectif des politiques publiques. C'est le sujet de mon livre «The alchemy of finance». Le fondamentalisme du marché a une foi aveugle dans l'idée que le marché va s'équilibrer de lui-même sans intervention régulatrice ... (la conférence se poursuit mais mon résumé se termine ici) ...

2 commentaires:

  1. La question qui se pose inévitablement est de savoir qui va ultimement payer pour tout le crédit qui se crée actuellement dans le système financier?

    Il faut aussi aller plus loin que la question de la stimulation de la demande. Les gouvernements devraient profiter de la crise pour faire des investissements qui vont diminuer la demande future de certaines ressources naturelles et la pollution de l'environnement. Par exemple, investir dans des technologies de pointe pour des transports collectifs et des infrastructures citadines défavorisant l'utilisation des voitures personnelles. Je crois que les sociétés qui sauront profiter de la crise en ce sens seront bien positionnées pour faire face aux crises futures mais déjà annoncées de certaines ressources naturelles.

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  2. À l'époque de cette nouvelle, je connaissais peu M. Soros même si je savais qu'il pouvait agir parfois de façon hypocrite en investissant et en spéculant d'une façon contraire aux idées qu'il avance. Aujourd'hui, je me méfie encore davantage de lui, connaissant maintenant son financement d'activités politiques multiples dans certains pays. Cela n'enlève rien à son plaidoyer théorique pour des mesures keynésiennes.

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